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LA CHINE EN FOLIE

à telle allure que, si à la place d’ailes, j’avais eu des roues à mes talons, j’en aurais crevé tous les pneus. Bref ! je ne regrette rien car mon message est beau, écoutez : En Extrême-Orient, il est une ville s’appelant Shanghaï. Elle a devant elle les routes de toutes les mers et, dans son dos, quatre cent millions d’individus à faire boire, manger, jouer, à éclairer, à raser et à tondre. On l’ouvre au marché des bancs. Avis. »

Ce fut une ruée. De New-York, de Chicago, de Manchester, de Londres, de Lyon, de Hambourg, de Milan, d’Amsterdam, de Barcelone, de Constantinople, de Tokyo, de Bagdad, tous les gentlemen de banques et tous les sarafs de bazar se jetèrent, ventre à terre, sur la ville promise.

Ainsi naquit Shanghaï de mère chinoise et de père americo-anglo-franco-germano-hollando-italo-japono-judéo-espagnol.

Banque, Bank, Banking, Banco. Dix, vingt, cent, deux cents. Il n’y a que cela ! Vous n’osez plus lever les yeux. Vous marchez vite, serrant votre portefeuille. Vous tournez à droite. Là, vous hasardez un œil : Banco, Banking, Bank, Banque.