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LA CHINE EN FOLIE

Asseyez-vous ici. Prenez un quart Vichy, moi je vais ouvrir les portes.

— Ouvrez, Gnafron ! À bientôt !

Tientsin entrait en ébullition. Les premiers soldats de Tsang-Tso-lin y défilaient déjà en zigzag. De quel droit le roi de Mandchourie promenait-il ses mercenaires dans la ville de Tientsin ? Qui le saura ? Ah ! les beaux soldats ! Où a-t-il pêché cette racaille, mon vieux Tsang ! Vous connaissez Marseille ? Figurez-vous qu’un conquistador, les poches pleines d’or, débarque sur le port que le soleil dore ! Il ramasse tous les hommes qui s’y trouvent, nègres, blancs, jaunes, rouquins. Quatre par quatre, il les met en ligne, leur donne un lebel, une bande à cartouches sur le ventre. Une musique municipale précède le lot, et en avant par la Cannebière à l’assaut de l’église des Réformés ! Voilà les bataillons qui passent à cette heure devant le cercle de Tientsin. Ce sont les soldats de Tsang-Tso-lin. Qu’ils n’aient pas de souliers, c’est décent, mais — et je le jure devant la Société des Nations — il y en a qui sont sans culotte. C’est des derrières que le tyran fait défiler au son de la fanfare ! Enfin !

— Boy ! un quart Vichy !

— Tiens ! fait l’un de mes voisins, moi, je suis