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LA CHINE EN FOLIE

concession française, le Japon étant bon pour l’ophtalmie et la France pour l’arthritisme !

Maintenant, à la gare.

Nous y voici. Au guichet, je prends deux billets : dix dollars et quarante cents. Je signale ce détail, non pour montrer qu’à cette époque je possédais encore dix dollars quarante, mais vous allez comprendre.

Le train démarre. Nous sommes huit dans le box : sept Célestes et un barbare : moi. Une demi-heure passe. Alors, expectorant deux grognements qui signifiant : Vos billets, s. v. p., le contrôleur tenant en main comme une massue, son instrument contondant et perforateur, apparaît.

Le premier Chinois se lève en souriant et lui dit un mot à l’oreille. Le second lui lance un regard de complicité. Le troisième lui donne une poignée de mains. Aucun n’a de billet. Le quatrième lui donne aussi une poignée de mains et le cinquième également. Curieux ! Ils sont tous copains, dans ce pays ! Mais quand le sixième lui donna la poignée de mains, le contact des deux paumes provoqua un son métallique. La perspicacité bien connue des reporters m’aida à comprendre le jeu. On ne prenait pas de billets, on glissait un dollar au contrôleur ! « Pourquoi ne m’avoir pas averti ? » dis-je