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LA CHINE EN FOLIE

concubines, un ongle long au petit doigt et des lunettes prouvant ainsi qu’il est lettré, il dit que tout est bien.

Va un peu derrière la porte de Chien-Men, voyageur. Là, tu seras dans la ville chinoise. Et tu comprendras ce que souffre un peuple sans gouvernement.

Il y va. Il pénètre dans le plus respectable des magasins et, sans autre préambule, s’adressant aux quatre nobles commerçants chinois qui l’accueillent :

— Comment va votre commerce depuis que vous n’avez plus de gouvernement ?

Les quatre Chinois : aïeul, grand-père, fils et petit-fils, les mains cachées dans leurs manches réunies, rirent à petits coups jusqu’à leur nombril.

— Il y a de quoi pleurer et vous riez, leur dit-il.

— Et que vous répondit l’aïeul ? fit mon voisin de face qui barbotait avec délice dans le cambouis des ailerons.

— Confrère, il répondit : Le commerce a besoin de clients et non de gouvernement.

— Du vin chinois ! crièrent tous ensemble mes honorables hôtes. Qu’on en apporte et qu’on en boive. Confrère blanc, voici les chanteuses !

Elles arrivaient en courant dans leur petite