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LA CHINE EN FOLIE

— Comment ? fit mon voisin, comment trouvez-vous ce petit plat-là ?

— Délectable ! confrère, si savoureux qu’avec votre permission je compte bien en mettre, pour demain, un tout petit peu dans mes goussets. Donc, on dit au voyageur… Vous permettez, n’est-ce pas, Messieurs, que je vous dise ce que l’on dit au voyageur ?

— Parlez ! confrère.

— Mangez ! Messieurs, je parlerai. On lui dit :

L’Empire du Milieu est en ruines. Ne longez jamais ses murs, les tuiles tombent. Il ne possède plus rien de ce qui fait la force des États : ni président du conseil, ni ministres, ni généraux à lui. Les fonctionnaires qui devraient tout faire fonctionner ne fonctionnent plus…

— Hurrah ! crièrent les quatorze lettrés.

— On lui dit : Il a un empereur, deux présidents de République, trois super-dictateurs et dix-huit moyens tyrans.

— Dix-neuf ! rectifia poliment le plus âgé.

— Ses finances, continue-t-on, vivent sous le règne de la banqueroute. Son parlement s’est cavalé et la panique, comme une comète, traîne sa queue sur tout le pays.