Page:Londres - La Chine en folie, 1925.djvu/102

Cette page a été validée par deux contributeurs.

105
LA CHINE EN FOLIE

toujours une joyeuse soirée. Ils inventent des noms d’animaux pour vendre la marchandise, ces coquins-là ! C’est à croire qu’ils s’approvisionnent au jardin d’acclimatation ! Enfin ! pour les marchandes de victuailles qui aujourd’hui achètent nos manteaux, c’est encore trop beau. Du rat d’égout ! voilà ce que l’on devrait leur vendre à ces taupes-là ! Dites-donc, rentrez-vous à Paris bientôt ?

— Oui, dans un an.

— Ce sera avant moi. Faites-moi un plaisir. Voici ma carte : « Bétillon de la maison Noël Réveillon. » Quand vous débarquerez, vous irez voir M. Morin, Paul Morin, c’est mon patron. Vous le trouverez bien habillé, bien peigné et les pieds devant son coffre-fort. Écrivez le nom. Vous lui demanderez : « Est-ce bien à M. Paul Morin que j’ai l’honneur de parler ? » Il vous répondra : « À lui-même. » « C’est de la part de Bétillon, votre acheteur, direz-vous. Je l’ai rencontré à son retour de Mongolie, en route pour Hanké-ou et le reste. Il avait reçu votre honorée lettre du 12 décembre. » Il fera : « Ah ! oui ! parfaitement, asseyez-vous, je vous prie. » Alors, quand vous serez assis vous lui direz : « M. Bétillon m’a chargé de vous dire que vous n’étiez qu’un âne. » Et vous vous en irez.