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coule. Je n’ai plus la force de lutter, mes membres sont raides. Alors, volontairement, je me laisse couler.

Je lève les bras, je bois tant que je peux pour abréger le supplice, mes oreilles bourdonnent. Adieu, la Belle ! Et je ne me souviens plus.

Tout à coup, je sens l’air vif sur ma figure. La conscience me revient. Je respire, je nage. Je respire, j’appelle : « Jean-Marie ! Jean-Marie ! »

— Oôôôô ! par ici !

Une main forte me saisit et me jette sur le radeau. Acoupa a disparu.

À son appel, un canot monté par deux noirs est venu du dégrad des Canes. Les noirs n’ont voulu prendre qu’Acoupa. Ils ont dit à mes compagnons : « Vous pouvez crever ! »

— C’est bien ! dit Jean-Marie, que tu sois revenu crever avec nous !

Et le radeau vogue. Il va jusqu’à cinq