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À cet instant de la journée, les personnes raisonnables ne se baladent pas le long des ports ; elles sont dans leur lit. On comptait cependant une quinzaine d’individus observant la manœuvre du bateau.

« Voyons, me dis-je, comment était-il, mon homme, la dernière fois que je le vis ? »

Je me rappelai son crâne et sa face rasés ; et la scène de nos adieux revint à ma mémoire. Il avait le corps dans sa cellule, la tête dans le guichet qui semblait vouloir le guillotiner et, de ses yeux mangés de fièvre, il me regardait m’éloigner. C’était, voilà quatre ans, au bagne.

Si les Brésiliens ne l’ont pas remis en prison et que nos câbles l’aient touché, il doit être par ici.

J’en étais là de mes pensées, quand Hippolyte, garçon du bord, me prévint qu’un monsieur me demandait.

— Il est à terre, au bout du bateau, près de l’hélice, ajouta-t-il.