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Cette fois, on ne se moque plus de lui. Nous voyons la gueule de l’Oyapock.

Répondant à l’invocation de Strong, le vent se lève.

L’Oyapock est large comme une mer. Nous l’abordons. Il nous avale par une espèce de courant secret, tels des moucherons.

La pirogue vole sur le courant ainsi que sur des roulettes. L’eau entre. Nous la sortons. L’Autre et Nice quittent leur pantalon pour être prêts, en cas de danger, à continuer à la nage.

Une saute de vent arrache notre voile par le bas. Dans l’orage qui commence, elle claque comme un drapeau. Un quart de seconde, je revois la scène de notre naufrage. Mais non ! Jean-Marie rattrape la voile, la reficelle. Bravo !

Pendant deux heures, nous courons sur l’Oyapock déchaîné, glacés de froid, d’espoir, de peur, de joie ! On arrive. Ces lumières, là-bas, c’est Demonty. Demonty, la première