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avec sa cravache : rhein ! rhein ! dessus. Comment que ça se fait, moussieu ?

— Et moi, inscrivez bien mon nom.

C’était un tout petit, un pégriot.

— Je vais vous apprendre la fin du détenu Martin qui se prit de querelle avec le sergent T…, à la portion centrale. Alors le sergent lui dit : « Si tu tombes dans mon détachement ton affaire est faite. » Il y tomba c’était au camp Bruyant. Cellule, manche de pioche sur le dos ; enfin, un matin, vers neuf heures, Martin ne tenant plus debout, prononce la phrase fatale. Il dit : « Je suis malade, je ne puis plus travailler. » Le sergent le prend, le pousse au fond d’un petit ravin, mais il réfléchit et lui dit : « Viens avec moi. » C’est à ce moment que tous deux passèrent près du sergent G… Et le sergent T… dit à son collègue : « On va encore se débarrasser de celui-ci. » Le sergent T… emmena le détenu derrière les éribas et le roua de coups si bien placés que le camarade resta inanimé. Le sergent nous appela et dit à deux d’entre nous : « Remontez-le au camp. » Nous l’avons remonté. Il est mort le lendemain matin, sous le marabout, sans parler.