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enfant de quatorze ans, qui nous criait chaque fois qu’il passait dans le chantier : « Travaillez pègres, ou je vais le dire à papa pour vous faire battre. »

Un jour, l’entrepreneur dit au sergent : « Il me faut soixante-quatre quintaux de bois dans la matinée, arrangez-vous. » Nous étions quarante-cinq hommes, alors. Il eût fallu voir le sergent P… : (Les sergents reçoivent en cachette de l’argent des entrepreneurs) « Ramenez-moi ça, criait-il, tirailleurs ! tirailleurs ! Allez ! à la cravache, à la crosse ! plus vite ! » Les derniers attrapaient sur l’échine. Comme on n’avait pas envie de récolter cinq ou dix ans de rab, on ne disait rien.

Il y eut aussi des histoires avec les Sénégalais. On vit de tout dans ce camp. L’affaire Lequillon, entre autres, un légionnaire.

— Donne-moi du tabac, lui avait dit la veille un Sénégalais.

— Non !

— Toi pas bon camarade, toi fini avec moi.

Le lendemain, on trouva Lequillon la serpe à la main, devant la souche qu’il était en train de couper.

— Qu’est-ce qu’il avait ?