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Et il partit jalonner.

Le sergent-major de ce détachement n’avait pas été à Sidi-Moussah.

D’ailleurs, je n’étais pas mal avec ce sergent. Je m’approchai de lui :

— C’est comme les affaires de Sidi Moussah, lui dis-je, ce sont là des abus.

— J’en ai entendu parler, fit le sergent.

Des hommes qui piochaient juste à côté relevèrent la tête et l’un dit :

— Sidi-Moussah, c’était la 5e compagnie.

Par la 5e compagnie, les détenus désignent la mort.

— Qu’est-ce que l’on vous faisait à Sidi-Moussah ?

L’homme posa sa pioche :

— À mon entrée à Sidi-Moussah, je tombe malade et suis reconnu. On me laisse quatre jours sous le marabout, sans manger, ce qui pouvait se comprendre, mais sans boire. Je n’ai bu qu’une fois, un camarade ayant risqué une punition pour m’apporter de l’eau. Alors comme je protestais, on accrocha une chaîne au sommet du marabout, puis on me pendit par les reins. Je suis resté ainsi tout l’après-midi. Le soir, le sergent entra dans le mara-