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— Alors, vous lui avez retiré les fers ?

— Pro… probablement.

— Avez-vous un témoin ? demande le capitaine à Véron.

— Il y a Goy, le cuisinier.

— Faites appeler Goy.

Goy est un vieux cheval : il débute aux bataillons d’Afrique. Après trois ans de « bons et loyaux services », il « esquinte » un adjudant : dix ans de travaux publics. Il fait tous les pénitenciers : Teboursouk, en Tunisie ; Douéra et Bossuet, en Algérie. Il rentre en France. C’est la guerre : il s’engage à la Légion, y tue un homme ; cinq ans derechef. Il attend impatiemment sa libération pour rengager. Il espère passer sergent pour la pension !

— Dites ce que vous avez vu, Goy, au sujet de Véron.

Goy est embarrassé. À la fin, il dit : « Je parlerai, mon capitaine, parce que vous êtes un brave homme. » Mais, au lieu de parler, il se tait.

— Qu’avez-vous vu ?

— J’ai vu quand l’adjudant rentrait Véron à grands coups de pompes (de pieds) dans le marabout…