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— Là-bas ! on est libre, on fume ! On marche sur la terre ! dit Vauquier.

Ils oublient les fers, le ventre vide, l’enlisement. Ils ne voient que la mer, le soleil, le port ! Ce sont des littérateurs !

Un autre atelier.

Là, sont les relégués militaires.

Le directeur dit :

— Voici un cas de justice qui n’est pas clair. Ces hommes ne sont plus des détenus, ils ont fini leur peine, ce sont des relégués. Mais les relégués militaires ne vont pas à la Guyane. Alors comme on a oublié de leur fixer une autre résidence, on les retient sous les verrous. On les garde en prison, parce que l’on ne sait qu’en faire. Ils protestent et je ne puis que trouver juste leur protestation.

Tous se sont levés :

— Nous voulons partir pour la Guyane ! crient-ils. De quel droit aggrave-t-on notre peine ? Nous ne sommes plus des condamnés, à ce titre nous pouvons fumer. Mais nous sommes maintenus dans une prison, et, à ce titre, on nous supprime le tabac.

— En Guyane, le relégué est un forçat, leur dis-je.