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suis soldat de métier, pas ? J’suis donc pas suspect ! Eh bien ! je deviens antimilitariste. Est-ce que vous savez ce qu’on fait dans les pénitenciers ?

— Dites.

— Les fers, les coups de bottes, la crapaudine, la pelotte, la cravache et cent mille cochonneries. Mais c’est des choses pour des bêtes, tout ça ! Je suis un vieux soldat, moi ; je proteste au nom des vieux soldats. On est fait pour se battre, non pour être battu ! Depuis que je vois ce que je vois, j’peux plus voir l’uniforme.

Et mon vieux copain changea subitement de figure :

— Y m’ont donné de la haine.

***


— Monsieur, me dit un fonctionnaire, à Tunis, je ne sais ce qui se passe dans les pénitenciers militaires, mais je vais vous dire une histoire vraie. Vous avez vu le garçon qui vous a servi. Je l’ai depuis trois ans chez moi. C’est un brave garçon. Voilà quatre mois, j’invite un officier à dîner.