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Sûr ! j’ai préféré y laisser deux doigts que ma peau.

— Vous êtes tous malades de l’esprit, fit le gendarme.

— Puisqu’un sergent me cherchait.

— Si vous ne l’aviez pas cherché le premier…

— Le premier ! Comme celui qui en arrivant nous a frappés à coups de pied dans le ventre, en nous disant : « C’est pour vous souhaiter la bienvenue ».

— Vous raconterez tout cela au conseil de guerre, fit le gendarme.

— C’est le chien du sergent P… qui devrait parler au conseil de guerre. Il nous mord aux mollets pendant le travail. On le chasse. Alors le sergent, revolver sous notre nez, dit : « Laissez-lui faire son métier ».

— Et les éribas ? fit l’un des libérés.

Les éribas sont les branches mortes du jujubier. Ces branches sont entrelacées et épineuses. On les emploie comme haie, pour clôturer les camps de détenus.

— Oui, on m’a couché dessus tout nu, comme dans une couronne d’épines, fit le mutilé volontaire.

L’homme reprit :