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— Voilà bien le langage d’un modeste employé d’épicerie !

POUR SERVIR…


Peu à peu le personnage apparaissait. L’ex-capitaine allemand aux trente-deux victoires perçait sous l’ex-légionnaire de France. Loin de le sauver, son intelligence le dénonçait.

Je regardai la main qui assassina. Cette main était élégante. De même que, naguère, sa moisson faite, l’homme sans nom s’était évadé du 1er étranger, cette autre nuit, coûte que coûte, il avait dû quitter le pénitencier.

Il était en Algérie pour « servir ».

C’était bien Léon Charles, c’était bien Karl Heile, et cependant il n’était pas davantage Karl Heile que Léon Charles. Les hommes de son dur métier n’ont plus d’état-civil. Semblable aux sous-marins de son pays, il n’était plus qu’une lettre et un numéro : un V.-33, un U.-18 ; là-bas, dans un bureau secret du ministère de la Guerre, à Berlin…

— Mais qu’avez-vous fait de 1919 à 1921, Karl Heile ?