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confins du Rif qui, paraît-il, auraient pu m’apprendre quelque chose, j’avais bien fait une rencontre tout de suite après Souk-el-Arba. La voiture, comme par hasard, se trouvait en difficulté et, d’un souffle saccadé, m’adressait clairement de très violents reproches :

— Pourquoi (elle haletait), pourquoi, puisqu’il est des routes si douces au pays du générar (Lyautey), t’obstiner à me conduire sur des chemins ondulés ?

Puis elle s’arrêta.

C’est à ce moment que neuf soldats menés par un sergent débouchèrent d’une autre piste. Ils étaient comme tous les soldats, quand les soldats sont en kaki et en bonnet de police. Venant de Casablanca, le train baladeur à voie de soixante les avait déposés à la station d’Had-Kourt. Il leur restait vingt-cinq kilomètres à faire à pied pour gagner Ouezzan, dernier poste en lisière de la « dissidence ».

— Ouezzan ? J’y vais aussi. Vous êtes des chasseurs du 3e bataillon d’infanterie légère d’Afrique ?

— Oui, dit le sergent.

C’étaient des « joyeux ».

— Eh bien ! ça va ?