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— Quéru arriva aux Aït Ischag, avec la S. S. (section spéciale). Le troisième jour, il tomba malade. C’était un petit maigre comme moi. Le sergent D… le fit traîner de force sur le chantier. Quéru damait. Il s’affaisse le long de sa dame ; le sergent D… lui donne l’ordre de se relever. Quéru essaye et ne peut pas. Le sergent le fait frapper par les Sénégalais. Quéru reste par terre. Le sergent lui passe une ceinture autour du cou et attache Quéru à la queue d’un mulet. Le mulet traîne mon camarade. Mais l’attelage se démolit, et le mulet part tout seul. Alors le sergent ordonne à deux disciplinaires, dont le détenu Daudet, de frapper Quéru, et de le ramener au camp.

» Le soir, le sergent D… pénètre sous le marabout et dit à Quéru : « Lève-toi ! » Quéru ne bouge pas. Le sergent lui envoie un coup de pied dans le ventre.

Quéru ne bouge pas.

— Salopard, crie le sergent, vas-tu te lever ?

Mais le sergent se penche et voit que Quéru était mort.

11.407 se leva :

— Vous pleurez ?

— C’était mon ami, dit-il.