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m’a dit. J’ignorais tout. J’ai été condamné par la douzième chambre à quatre mois avec sursis. J’aimais toujours la gosse. Elle me disait : « C’est un chemin comme un autre. Il faut bien que tu vives. Et, puisque c’est moi qui te le demande. » Elle m’a conduit au vol une seconde fois. C’est à elle que je dois toutes mes misères.

Et, comme une révélation qu’il n’arrivait pas à comprendre, il ajouta :

— C’est pour l’amour d’une femme qui, par la suite, me devint complètement indifférente !

« C’est alors que j’allai à la Petite Roquette. Là, au lieu de m’enseigner le bien, on me laissa nager dans le mal. Quand je suis entré à la Petite Roquette, j’avais beaucoup d’espoir. Je m’imaginais y subir une punition méritée, mais en sortir bon garçon. Le contraire arriva. Je ne vis même jamais un prêtre qui nous aurait dit les choses à faire. Je me trouvais subitement au milieu d’une corporation de mauvais sujets. J’entendais toute la journée : « Ce n’est pas avec son travail qu’on se paie des souliers vernis. » C’était une école où l’on vous faisait étudier avant de vous lancer sur la route du crime. En sortant de la