Page:Londres - Dante n’avait rien vu.djvu/111

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Mais quand on a choisi la folie… Les acrobates de cinéma risquent moins souvent leur vie que les volontaires de la folie. Si la route côtoie un ravin profond, marcher droit dans le vide et savoir tomber tout au fond du ravin. Si c’est un lac que l’on rencontre, se précipiter à l’eau et n’en sortir que tiré par les camarades, en se débattant comme un furieux. Ne jamais parler, jamais ! On n’ouvrira la bouche que pour prononcer des mots incompréhensibles ; tels, par exemple, que : « Ah ! Kastar Vourous-tanda. Ah ! Kastar Vourous-tanda ». Huit jours de suite, j’ai vu celui-là. Les docteurs affirment qu’il n’est pas fou. À chacune de mes demandes, il répondait : « Ah ! Kastar Vourous-tanda ». Ne pas s’intéresser à ce que l’on raconte. Si quelqu’un dit devant vous : « Demain, on va le soumettre à un nouveau traitement électrique. C’est radical, mais dame ce n’est pas rigolo. Il souffrira. Il fera des bonds de trois mètres sur la table, etc… » se laisser, le lendemain, conduire à l’hôpital comme si l’on n’avait rien entendu. L’hiver, quand les nuits sont froides, se déshabiller sans motif, et rester nu à grelotter. Mais si l’on vous rapporte