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Il y habite encore. Il y mange aussi.

— Monsieur, me dit le père Fabre, d’abord la conversion d’Ullmo ne regarde personne.

Le père Fabre m’ayant répondu cela sur un ton cavalier :

— Pour mon compte, mon père, vous savez… lui dis-je…

— Il a payé, il paye encore. Il ne demande que l’oubli. Donnons-le-lui.

— Donnons-le-lui.

— Que n’a-t-on pas raconté sur nous deux ?

Voici les choses. Asseyez-vous, gardez votre casque à cause de la réverbération. Petite ! apporte-moi mon casque.

— Voici votre casque, mon bon père, fit une petite fille noire.

— Je reçus un mot, il y a quelques années, du commandant des îles, me demandant un catéchisme et quelques livres religieux pour un condamné qui en exprimait le désir. J’envoie le catéchisme. Six mois passent. Je reçois un autre mot du même commandant pour des livres plus sérieux. C’était un mécréant ; il n’existe pas de livre plus sérieux que le catéchisme, mais j’envoyai les évangiles. Quatre mois passent. M’arrive une lettre sur papier réglementaire. Un transporté réclamait ma visite. C’était très mal signé. Je lus : Ullu. Il était des îles du Salut. On ne va pas aux îles du Salut comme ça ! Enfin, j’y allai. Et je vis Ullmo. Il me dit qu’il se sentait appelé vers l’Église. « Réflé-