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UN SOURIRE QUAND MÊME

de plaies et de meurtrissures, provenant de mes nombreuses séances dans la camisole.

L’examen fut fait pour la forme, avec une impudente hypocrisie.

— Tiendra-t-il ? demanda le gouverneur Atherton.

— Oui, répondit Jackson.

— Comment est le cœur ?

— Magnifique !

— Vous estimez, docteur, qu’il peut supporter impunément dix jours consécutifs de camisole ?

— Certainement.

Le gouverneur Atherton eut un ricanement.

— Eh bien, moi, dit-il, je ne le crois pas. Mais cela ne nous empêchera pas de tenter l’expérience. À bas, Standing !

J’obéis, comme toujours, en m’allongeant, la face sur le sol, sur la toile étendue. Le gouverneur parut ruminer pendant un moment.

— Enroule-toi dedans ! finit-il par ordonner.

Je m’efforçai d’obéir. Mais telle était ma faiblesse que je ne pus que me tortiller en vain et que je demeurai aplati.

— Il faut l’y aider, commenta le docteur Jackson.

Atherton haussa les épaules.

— D’aide, dit-il, il n’en aura plus besoin, quand j’aurai fini avec lui. C’est bon ! Prêtez-lui la main. J’ai autre chose à faire que de perdre mon temps ici.

Je fus donc lacé, puis roulé sur le dos. Je fixai des yeux, dans cette position, le gouverneur Atherton, qui était en face de moi.

— Standing, prononça-t-il lentement, j’ai épuisé avec toi tous les bons procédés. En voilà assez ! Je suis lassé, dégoûté de ton entêtement. Ma patience est à bout. Le docteur Jackson, ici présent, affirme que tu es en état de supporter dix jours de camisole. Pèse bien ce que tu risques. Une dernière fois, je t’offre une chance. Dis-moi où est la dynamite. À l’instant précis où elle sera entre mes mains, j’ordonnerai qu’on te tire de cette cellule. Tu