Page:London - Le Vagabond des étoiles.djvu/47

Cette page a été validée par deux contributeurs.
35
« ASSIEDS-TOI, STANDING ! »

ceux qui lisent les journaux, on a pendu Jake Oppenheimer, dans cette même prison de Folsom, et pour délit exactement semblable. La seule différence qu’il y ait entre son cas et le mien, c’est qu’il n’avait pas fait saigner avec son poing le nez d’un gardien. Non. Mais de son couteau à pain, et sans le faire exprès, il avait d’un autre gardien entaillé quelque peu la peau.

Notre existence ici-bas, la façon d’être des hommes entre eux, le maquis inextricable des lois… mon Dieu ! que tout cela est bizarre ! J’écris ces lignes dans la même cellule qu’occupait à Folsom, au Quartier des Assassins, Jake Oppenheimer. On l’en a tiré, pour le pendre, comme on va faire de moi.

Comme si vous pouviez, tas d’idiots, tas de bandits, étrangler mon âme immortelle, avec votre corde et votre potence ! En dépit de vous, je foulerai, encore et bien des fois, cette belle terre. Et j’y marcherai, en chair et en os, tour à tour, comme dans le passé, prince ou paysan, homme savant ou brute stupide, tantôt assis au sommet de l’échelle sociale, et tantôt grinçant sous la roue du sort.