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LE VAGABOND DES ÉTOILES

de Tabong, le volcan que chauffait, sous nos pieds, Chong-Mong-ju ne nous donnait presque aucun signe visible de sa prochaine éruption.

Seigneur ! Seigneur ! Lorsque la tempête se déchaîna, ce fut quelque chose de vraiment terrible ! Elle partit, à la fois, de tous côtés. Sauve qui peut ! Et tout le monde ne fut pas sauvé. Ce fut Johannes Maartens qui précipita, en fait, la catastrophe et fit éclater la conspiration avant l’heure fixée par Chong-Mong-ju. Mais il lui fournit d’agir une si belle occasion que celui-ci eût été bien sot de n’en pas profiter.

Jugez-en plutôt ! Alors que les Coréens ont pour les morts ancestraux un culte fanatique, ce vieux pirate hollandais, assoiffé de rapine, en compagnie de ses quatre matelots, dans sa province perdue de Kyong-ju, ne commit-il pas la folie de profaner les tombes des anciens Rois de Silla, qui y dormaient, depuis des siècles dans leurs cercueils d’or ?

L’opération s’effectua pendant la nuit et, avant le lever du jour, les cinq conjurés se hâtèrent de se mettre en route, afin de gagner la côte.

Mais, le jour qui suivit, s’abattit sur toute la contrée un brouillard intense, où ils s’égarèrent. Ils ne purent rejoindre la jonque qui les attendait et que Maartens avait frétée en grand secret. Un fonctionnaire local, nommé Yi-Sun-Sin, tout dévoué à Chong-Mong-ju, se lança à leur poursuite, avec des soldats. Ils furent encerclés et faits prisonniers. Seul, Herman Tromp parvint à s’échapper dans le brouillard et put, par la suite, me détailler ce qui était arrivé.

Toute cette nuit-là, quoique la nouvelle du sacrilège se fût répandue à travers les provinces du nord, se soulevèrent incontinent contre les fonctionnaires impériaux, Keije et la Cour dormirent paisiblement, dans une ignorance complète des évènements. Sur l’ordre de Chong-Mong-ju, les fanaux de paix continuèrent à briller sur toute la Corée. Il en fut de même au cours des