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CHAPITRE XVIII

« MAINTENANT, Ô MON ROI ! »

Le Grand Prêtre Yunsan avait commis une faute impardonnable en laissant vivre Chong-Mong-ju. Une faute ! En réalité, il n’avait pas osé agir autrement.

Disgracié et banni de la Cour, Chong-Mong-ju, tout en paraissant cuver son dépit sur la côte nord-est, avait sourdement intrigué et maintenu sa popularité intacte près du clergé provincial. Des prêtres bouddhistes lui servaient, en majeure partie, d’émissaires. Ils n’arrêtaient pas de circuler par tout le pays, en gagnant à sa cause tous les fonctionnaires impériaux, et avaient obtenu d’eux, en sa faveur, un serment d’obéissance. Yunsan n’ignorait pas ce qui se tramait dans l’ombre, mais, là non plus, il n’osait agir.

L’Asiatique excelle, avec sa froide patience, à ces conspirations vastes et compliquées. Au sein même du Palais Impérial, le parti de Chong-Mong-ju croissait au delà de ce que Yunsan pouvait seulement supposer. Les gardes du Palais, les fameux Chasseurs-de-Tigres que commandait Kim, furent eux-mêmes achetés.

Et, tandis que Yunsan saluait de la tête les gens prosternés à ses pieds ; tandis que je me consacrais paisiblement à Lady Om et aux sports ; tandis qu’Hendrik Hamel perfectionnait ses plans de fuite et de mise à sac du Trésor Impérial ; tandis que Johannes Maartens mijotait ses projets mirifiques, parmi les tombes de la Montagne