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« ET QUOI ENCORE, VANDERVOOT ? »

Hendrick Hamel, homme intrigant et matois, m’encourageait dans mes plaisanteries, qui m’attiraient la faveur de Kim et, par ricochet, faisaient rejaillir celle-ci sur Hendrik Hamel et sur toute notre compagnie. Hendrik Hamel ne cessa pas d’être mon conseiller, je dois le proclamer, et c’est en suivant ses directives que je gagnai par la suite la faveur de Yunsan, le cœur de Lady Om et la bienveillance de l’Empereur. J’avais sans doute, en moi-même, l’inflexible volonté et la témérité nécessaire au grand jeu que j’engageai. Mais, si je fus le bras, Hendrik Hamel fut la tête qui ordonna tout.

Jusqu’à Keijo, le pays que nous parcourions était dominé par de hautes montagnes neigeuses, sur le flanc desquelles se creusaient de nombreuses et fertiles vallées. Il était semé de villes fortifiées, pareilles à Chong-ho, et où nous faisions halte après chacune de nos étapes. Chaque soir, de cime en cime, s’allumaient, dans la tombée du jour, des signaux lumineux, dont la flamme courait sur toute la contrée. Kim ne manquait pas d’observer avec attention ces chaînes de feu qui, des côtes à la capitale, rougeoyaient, portant vers l’Empereur leurs messages. Une seule flamme par fanal signifiait que le pays était en paix. Deux flammes annonçaient une révolte ou une invasion étrangère. Jamais, durant notre voyage, nous ne vîmes plus d’une seule flamme.

Tandis que nous chevauchions, Vandervoot, qui fermait la marche, ne cessait d’admirer et de s’étonner. Et de plus en plus, il demandait :

— Dieu du ciel ! Et quoi encore ?