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LE SUPPLICE DE LA SOIF

Will Hamilton sortit au-devant de lui. Après quelques minutes de conversation, il s’en revint parler à mon père et aux autres hommes. Un peu en arrière du parlementaire, nous avions aperçu Lee, debout, et qui nous regardait.

Une émotion intense s’empara de toute la caravane. Les femmes, estimant leurs peines finies, pleuraient et s’embrassaient les unes les autres. Il y en avait, dont la vieille Mrs. Demdike, qui chantaient des Alleluia et bénissaient Dieu.

La proposition qui nous avait été faite, et que nos hommes avaient acceptée, était que nous nous remettions immédiatement en route, sous les plis du drapeau parlementaire, et que les blancs protégeraient notre exode.

J’entendis mon père dire à ma mère :

— Nous n’avions qu’à accepter. Il le fallait…

Il était assis, abattu et les épaules basses, sur un timon de chariot.

— Cependant, répliquait ma mère, que se passerait-il s’ils nous trahissaient ?

Mon père eut un geste vague et répondit :

— Courons la chance qu’ils ne le fassent pas. Nos munitions sont épuisées.

Plusieurs de nos hommes déchaînèrent nos chariots et les firent rouler de façon à pratiquer des brèches dans leur cercle. J’observais avec attention.

Lee apparut, suivi par deux chariots vides, attelés de chevaux, qu’il amenait, dit-il, à notre intention. Tout le monde se groupa autour de lui. Il conta qu’il avait fort à faire avec les Indiens, pour les maintenir à distance, et que le major Higbee, avec cinquante hommes de la milice des Mormons, était prêt à nous prendre sous sa protection.

Mais, là où le soupçon se dessina chez mon père et chez Laban, et chez nombre de nos hommes, ce fut lorsque Lee nous déclara que nous devions nous séparer de nos