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LE VAGABOND DES ÉTOILES

vrîmes que notre campement était assiégé de tous côtés. À un demi-mille au sud, nous aperçûmes un grand camp d’indiens. Nous pouvions voir sur une proche prairie, les jeunes gens s’exercer à courir à fond de train, montés sur leurs chevaux. Les Indiens qui nous avaient attaqués étaient toujours campés sur leur colline basse, du côté de l’est.

Contournant leur position, nous réussîmes à escalader, sans être vus, une autre colline qui la dominait. Jed et moi, nous passâmes une demi-heure à tenter de les dénombrer. Nous conclûmes, très approximativement, qu’ils devaient être au moins deux cents. Nous constatâmes aussi que des blancs étaient parmi eux et que la discussion était très animée.

Ce n’était pas tout. Vers le nord-est, à une distance minime, était un camp de blancs, dissimulé par un repli du terrain. À proximité, cinquante à soixante chevaux de selle tondaient l’herbe. Un peu plus vers le nord s’avançait un petit nuage de cavaliers, qui approchaient fort vite et qui piquaient droit vers le camp des blancs.

Lorsque nous fûmes de retour au campement, la première chose qui m’advint fut une gifle, que m’administra ma mère, pour me punir d’être resté si longtemps éloigné. Mais mon père nous louangea fort, Jed et moi, lorsqu’il eut entendu notre rapport.

— Nous ferions bien, capitaine, dit à mon père Aaron Cochrane, de nous préparer dès maintenant à une attaque. Le cavalier aperçu par les enfants était sans doute un messager, qui apportait des ordres supérieurs. C’est en l’attendant que blancs et Indiens palabraient sans rien tenter. Ce qui est du moins certain, c’est que nos ennemis ne ménagent pas la viande de leurs montures.

Au bout d’une demi-heure, rien ne bougeant toujours, Laban partit à la découverte, sous la garde du drapeau blanc qui nous avait déjà servi, à Jed et à moi. Mais il ne s’était point éloigné de vingt pas que les Indiens ou-