Page:London - Le Vagabond des étoiles.djvu/131

Cette page a été validée par deux contributeurs.

CHAPITRE XIV

LE SUPPLICE DE LA SOIF

Plusieurs fois, au cours de la matinée, nous observâmes des nuages de poussière qui s’élevaient au loin et trahissaient la présence d’un nombre considérable d’hommes à cheval. Tous convergeaient vers nous et semblaient nous envelopper de tous côtés. Mais nous ne pouvions distinguer personne.

Un de ces nuages, après s’être approché plus que les autres, s’éloigna ensuite et ne reparut plus. Il n’y eut qu’une voix pour affirmer que ce grand nuage était notre bétail, que l’on emmenait. Nos quarante chariots, qui avaient franchi les Montagnes Rocheuses et traversé la moitié du continent américain, en devenaient impuissants. Les quelques bêtes qui étaient demeurées, pendant la nuit, à l’intérieur du campement, avaient pris la fuite au cours de la fusillade. Et, plus encore que les morts que nous avions à déplorer, c’était un malheur irréparable. Sans animaux de trait, nos chariots ne pouvaient rouler plus loin.

À midi, Laban revint d’une seconde patrouille. Il avait vu une nouvelle troupe d’Indiens, qui arrivait du sud. On cherchait à nous encercler. À ce même moment, nous découvrîmes une douzaine d’hommes blancs qui galopaient sur leurs chevaux, sur la crête d’une petite colline pas trop éloignée, d’où ils nous dominaient et nous observaient.