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LE VAGABOND DES ÉTOILES

je ne savais pas que c’est impossible, je dirais qu’il a absorbé un stupéfiant.

Le gouverneur riposta facétieusement :

— La drogue dont il use, je la connais ! C’est sa seule volonté. Je parierais, s’il avait décrété de le vouloir, qu’il marcherait pieds nus, sur des pierres chauffées à blanc, comme font les prêtres canaques, dans les Mers du Sud.

— Il se paie notre tête, déclara, d’un jugement plus posé, le docteur Jackson.

— Mais il refuse cependant toute nourriture ! protesta le capitaine Jamie.

Le docteur Jackson haussa les épaules.

— Bah ! Il pourrait, à son gré, jeûner pendant quarante jours, et cela sans qu’il éprouvât aucun mal.

J’approuvai le docteur Jackson :

— Oui, pendant quarante jours et quarante nuits ! Veuillez, je vous prie, resserrer encore un peu la camisole, et sortir ensuite tous d’ici.

L’homme de confiance en chef tenta d’insinuer son doigt dans les lacets.

— Quand on tirerait dessus avec un treuil, on ne pourrait, affirma-t-il, obtenir un quart de pouce en sus.

— As-tu, Standing, quelque réclamation à formuler ? demanda le gouverneur Atherton.

Je répondis :

— Oui.

— Laquelle ?

— Tout d’abord, je me plains que la camisole soit abominablement lâche. Hutchins est une vraie bourrique. Il pourrait gagner un pouce entier, s’il le voulait.

— De quoi te plains-tu encore ?

— Que vous ayez tous été conçus par le Diable !

Le capitaine Jamie et le docteur Jackson esquissèrent un ricanement. Puis Atherton ouvrit la marche, en grognant, et le quatuor se défila.

Demeuré seul, j’eus hâte de rentrer dans le noir et de