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Le taureau chargea. Bien entendu, le cheval ne se rendit compte de rien jusqu’au moment où, le picador ayant manqué son coup, il se trouva empalé, par en dessous, sur les cornes d’un taureau, d’une vigueur extraordinaire. Il souleva le cheval dans l’air avec son cavalier ; et quand le cheval s’écroula sur le côté dans le sable, le picador retomba sur ses pieds avec la légèreté d’un chat et s’échappa, tandis que les capadores détournaient le taureau loin de lui. Le cheval, vidé de ses organes essentiels, se releva néanmoins en poussant des cris de douleur. Ces cris provoquèrent le dénouement et rendirent John Harned complètement fou. Il se leva et je l’entendis proférer tout bas de sombres malédictions. Pas un instant il ne détacha ses yeux du cheval, qui, toujours hennissant et gémissant, tenta de courir mais s’affaissa sans force et roula sur le dos, les quatre fers en l’air, envoyant des ruades dans le vide. Alors, le taureau s’acharna sur lui, et à plusieurs reprises lui plongea ses cornes dans le ventre, jusqu’à ce que mort s’ensuive.