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— Pauvre bête ! dit John Harned, la langue lui sort de la gueule. D’abord, on le gonfle d’eau ; puis, les toréadors l’épuisent en se relayant, l’un après l’autre. Pendant que les uns le fatiguent, les autres se reposent. Mais on n’accorde aucun répit au taureau. Quand il est à bout de forces, le matador vient lui plonger son épée dans le corps.

C’était maintenant au tour des banderilleros. À trois reprises, l’un d’eux tenta sans succès de placer ses dards ; il ne fit que piquer le taureau et l’exaspérer. Les banderilles doivent être posées, comme vous savez, deux à la fois, dans l’épaule, de chaque côté et aussi près que possible de l’épine dorsale. Si l’homme n’en place qu’une, le coup est raté…

La foule conspua donc le maladroit et appela de ses cris Ordonez. Celui-ci se surpassa : quatre fois il s’avança, et quatre fois, du premier coup, il posa les banderilles, de sorte qu’à un moment donné huit d’entre elles se hérissaient sur le dos