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— Parfaitement, fit John Harned, contre cinq taureaux, et à condition que l’homme, comme les taureaux, n’ait jamais mis auparavant les pieds dans une arène, un homme tel que vous, señor Cervallos.

— N’empêche que nous autres, Espagnols, nous raffolons des courses de taureaux, riposta Luis Cervallos !…

Et je jurerais que le diable lui soufflait à l’oreille de faire ce qui va suivre.

— Ce doit être, alors, un goût cultivé artificiellement, répondit John Harned. À Chicago, nous tuons tous les jours des taureaux par milliers, mais personne ne voudrait payer pour assister à ce spectacle.

— Ah ! là-bas, c’est de la boucherie, interposai-je, mais, ici, c’est un art, un art délicat, raffiné, rare !

— Pas toujours, dit Luis Cervallos. J’ai vu des matadors maladroits et ce n’est pas beau, je vous assure.