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et du manteau pourpre. Les trompettes sonnèrent la mort. Ordonez ne vaut pas Matestini, néanmoins c’est un bon matador. Il planta sans hésitation son épée dans le cœur du taureau qui s’abattit sur le sable, les jambes repliées sous lui, et expira. Ce fut un joli coup, net et précis. Aussi fut-il très applaudi, et parmi la foule de nombreux spectateurs, transportés, jetèrent leurs chapeaux dans l’arène. Maria Valenzuela battit des mains comme les autres, et John Harned, demeuré impassible, considéra la jeune femme avec curiosité :

— Vous aimez ce spectacle ? demanda-t-il.

— Toujours, fit-elle, sans cesser de battre des mains.

— Oui, depuis sa plus tendre enfance, appuya Luis Cervallos. Je la vois encore, à quatre ans, venir pour la première fois à la plaza : elle était assise aux côtés de sa mère et frappait des mains, tout comme à présent. C’est une véritable Espagnole, une pure…