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Mais revenons à John Harned. Ce n’était pas un homme bruyant ni communicatif : il n’élevait jamais le ton et ne gesticulait jamais en parlant. On eût dit que son cœur était un bloc de glace. Pourtant il devait y avoir un peu de chaleur dans son sang, puisqu’il suivit Maria Valenzuela à Quito ! Et bien qu’il parlât toujours à voix basse sans jamais remuer les mains, c’était un véritable animal – comme vous l’allez voir : la bête humaine primitive, le féroce et stupide sauvage de jadis qui se vêtait de peaux de bêtes et habitait les cavernes en compagnie des ours et des loups…

Luis Cervallos, mon ami, est le meilleur des Équatoriens. Il est propriétaire de trois plantations de cacao à Naranjito et Chob. Sa grande plantation de canne à sucre se trouve à Milagro. Il possède de vastes haciendas à Ambato et à Latacunga, et s’intéresse à l’exploitation des gisements pétrolifères de la côte. Il a, en outre, consacré de nombreux capitaux à planter du caoutchouc le long des Guayas. Il est moderne, comme les Yankees, et, comme eux, il ne songe qu’au négoce. Il