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Voilà en présence les deux groupes.

L’homme qui prône les mensonges du premier groupe, qu’ils défendent, qu’ils mettent leur honneur à couvrir, c’est un ancien zouave pontifical, Walsin Esterhazy ; il a contre lui toutes les preuves ; preuves littérales, preuves testimoniales, présomptions, aveux. C’est un bandit connu comme tel partout où il a passé. Il a écrit des lettres où il crache toute sa haine contre la France, son armée et ses chefs. Il est convaincu du crime.

L’homme que défendent les membres du second groupe est un homme d’un mérite incontestable : nul mobile de trahison, aucune preuve contre lui, aucune présomption, sauf une seule : — Il est Juif.

Il ne reste plus qu’un problème : — Comment y a-t-il encore des adversaires de la révision du procès Dreyfus ?

Yves GUYOT,
ancien ministre,
directeur du Siècle.

La lutte pour le droit
dans l’affaire dreyfus

On a pu juger par les manifestations antisémites et les bagarres qui se sont produites à Paris et en province depuis quelques jours, s’il est exact que l’aspect politique de l’affaire Dreyfus est une lutte des défenseurs des droits de l’homme et des principes de 89 contre un flot de réaction cléricale, soulevant avec lui tout ce qui reste des vieux partis monarchistes et du boulangisme