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une douce fraîcheur en été, et une tiède atmosphère en hiver. Le soin et la garde de ce temple étaient confiés aux chevaliers que le St Graal choisissait et indiquait lui-même, par des signes, à l’aide desquels ils recevaient tous ses commandemens. Quiconque l’avait contemplé n’était plus soumis à la mort, et quiconque le servait, était à l’abri de tout péché mortel. Ces chevaliers jouissaient d’une félicité parfaite, goûtant même d’avance celles que le Ciel réserve aux justes après qu’ils ont quitté cette terre. Le Jeudi saint, une colombe apportait chaque année une divine hostie, qu’elle déposait dans la coupe miraculeuse. Les chevaliers qui voulaient atteindre au plus haut degré de la vertu, cherchaient cette montagne en parcourant tous les pays, et en accomplissant des actes de valeur et de sainteté, car il n’y avait que ceux qui étaient parfaitement purs et irréprochables, qui pussent espérer de pénétrer un jour jusqu’au St Graal, pour être reçus au nombre de ses serviteurs, lesquels composaient la plus pieuse et la plus glorieuse des chevaleries. Parcival en était le chef, et Lohengrin, son fils, un des plus vaillans et des plus nobles héros.

Wagner a donné à l’ouverture de Tannhäuser l’étendue d’une grande composition symphonique, et quoique les motifs principaux de l’opéra, en forment la substance, cette ouverture peut néanmoins être