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des Princes et des Princesses faits pour comprendre ce qu’il y a de grandeur à apprécier le Génie, et à favoriser son libre essor. Ses deux filles surtout, Mmes les Princesses de Prusse, ont puisé dans cette atmosphère, dès leur jeunesse, la noble grâce qui les distingue, et le beau profil de Mme  la Princesse Guillaume rayonnait de tout l’éclat de l’auréole que lui fait déjà la reconnaissance de plus d’un poëte, auquel sa divination et sa louange ont été la plus belle des couronnes.

Le sujet de l’opéra est tiré des anciennes légendes de ces contrées. Réunissant et reliant des faits épars dans diverses chroniques, l’auteur en a tissé un épisode plein d’élémens poétiques, fantastiques et dramatiques. Au treizième siècle, alors que le paganisme mal effacé encore, laissait voir ses traces dans des croyances superstitieuses se liant tantôt avec le culte chrétien, tantôt avec les noms de la mythologie grecque, qui de chez les savants, arrivaient à travers des notions confuses jusqu’au peuple, il advint qu’une déesse Holda qui jadis avait été le type de la beauté, et avait présidé au printemps, aux fleurs, et aux joies de la nature, se confondit peu à peu dans l’imagination populaire avec la Vénus hellénique, et finit par représenter l’entraînement de la volupté et l’attrait des plaisirs sensuels. Le personnage mythique, qu’on appela Dame Vénus,