Page:Liszt - F. Chopin, 1879.djvu/269

Cette page n’a pas encore été corrigée

d’une seule vie, une vie conforme aux exigences de leur idéal.

Chopin semblait redouter retie femme au-dessus des autres femmes qui, (omme une pnMresse de Delphes, disait tant de choses que les autres ne savaient pas dire. Il évita, il retarda sa rencontre. Mm4 Sand ignora et, par une simplicité charmante qui fut un de ses plus nobles attraits, ne devina pas cette crainte de sylphe. Elle vint au-devant de lui et sa vue dissipa bientôt les préventions contre les femmes-auteurs, que jusque-là il avait obstinément nourries.

Dans l’automne de 1837 , Chopin éprouva des atteintes inquiétantes d’un mal qui ne lui laissa que comme une moitié de forces vitales. Des symptômes alarmans l’obligèrent à se rendre dans le Midi pour éviter les rigueurs de l’hiver. Mme Sand, qui fut toujours si vigilante et si compatissante aux souffrances de ses amis, ne voulut pas le voir partir seul alors que son état réclamait tant de soins. Elle se décida à l’accompagner. On choisit pour s’y rendre les îles Baléares, où l’air de la mer, joint à un climat toujours tiède, est particulièrement salubre aux malades attaqués de la poitrine. Lorsque Chopin partait, son état fut si alarmant que plus d’une fois on exigea dans les hôtels où il n’avait passé qu’une couple de nuits, le payement du bois de lit et du matelas qui lui avaient servis afin de les brûler aussitôt, le croyant arrivé à cette période des maladies de poitrine où elles sont