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VII.

En 1836, Mme  Sand avait publié, non-seulement lndiana, Valentim, Jacques, mais Lélia, ce poëme dont elle disait plus tard : « Si je suis fachée de l’avoir « écrit, c’est parce que je ne puis plus l’écrire. Revenue à « une situation d’esprit pareille, ce me serait aujourd’hui « un grand soulagement de pouvoir le recommencer’ »). En effet, l’aquarelle du roman devait paraître fade à Mme Sand, après qu’elle eut manié le ciseau et le marteau du sculpteur en taillant cette statue semi-colossale, en modelant ces grandes lignes, ces larges méplats, ces muscles sinueux, qui gardent une vertigineuse séduction dans leur immobilité monumentale et qui, longtemps contemplés, nous émeuvent douloureusement comme si, par un miracle contraire à celui de Pygmalion, c’était quelque Galathée vivante, riche en suaves mouvemens, pleine d’une voluptueuse palpitation et animée par la tendresse, que l’artiste amoureux aurait enfermée dans la pierre, dont il aurait étouffé

1) Lettres d’un voyageur.