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un grand soin. Sa sœur Louise lui était surtout chère ; une certaine ressemblance dans la nature de leur esprit et la pente de leurs sentimens, les rapprocha plus particulièrement encore. Elle fit plusieurs fois le voyage de Varsovie à Paris, pour le voir ; en dernier lieu, elle vint y passer les trois derniers mois de la vie de son frère, pour l’entourer de ses soins dévoués.

Dans ses relations avec ses parens, Chopin mettait une grâce charmante. Non content d’entretenir av ec eux une correspondance active, il profitait de son séjour à Paris pour leur procurer ces mille surprises que donnent les nouveautés, les bagatelles, les infinimens petits, infiniment jolis, dont la primeur fait le charme. Il recherchait tout ce qu’il croyait pouvoir être agréable à Varsovie et y envoyait continuellement des petits riens, modes ou babioles nouvelles. Il tenait à ce qu’on conservât ces objets, si futiles, si insignifians qu’ils fussent, comme pour être toujours présent au milieu de ceux à qui il les destinait. De son côté, il attachait un grand prix à toute preuve d’affection venue de ses parens. Recevoir de leurs nouvelles ou des marques de leur souvenir lui était une fête ; il ne la partageait avec personne, mais on s’en apercevait au souci qu’il prenait de tous les objets qui lui arrivaient de leur part. Les moindres d’entre eux lui étaient précieux et, nonseulement il ne permettait pas aux autres de s’en servir, mais il était visiblement contrarié lorsqu’on y touchait.

Quiconque arrivait de Pologne était le bienvenu