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l’or et des pierreries. Quelques-unes semblent peindre le plaisir courageux, mais creusé d’anxiété, d’un bal à la veille d’un assaut ; on entend à travers le rhythme de la danse, les soupirs et les adieux défaillans dont elle cache les pleurs. Quelques autres semblent révéler les angoisses, les peines et les secrets ennuis, apportés à des fêtes dont le bruit n’assourdit pas les clameurs du cœur. Ailleurs encore, on saisit comme des terreurs étouffées : craintes, pressentimens d’un amour qui lutte et qui survit, que la jalousie dévore, qui se sent vaincu, et qui prend en pitié dédaignant de maudire. Ensuite, c’est un tourbillonnement, un délire, au milieu duquel passe et repasse une mélodie haletante, saccadée, comme les palpitations d’un cœur qui se pâme, et se brise, et se meurt d’amour. Plus loin, reviennent de lointaines fanfares, distans souvenirs de gloire. — Il en est dont le rhythme est aussi indéterminé, aussi fluide, que le sentiment avec lequel deux jeunes amans contemplent une étoile levée seule au firmament !