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avec la même générosité. Aussi là, quand on est épris, n’est-ce point à l’italienne, (ce serait trop simple et trop charnel,) ni à l’allemande, (ce serait trop savant et trop froid, encore moins à la française, (ce serait trop vaniteux et trop frivole) ; on y fait de l’amour une poésie, en attendant qu’on en fasse un culte. Il forme la poésie de chaque bal et peut devenir le culte de la vie entière. La femme aime l’amour pour faire aimer ce qu’elle aime : avant tout son Dieu et sa patrie, la liberté et la gloire. L’homme aime l’amour parcequ il aime à être ainsi aimé ; à se sentir surélevé, grandi au-dessus de lui-même, éleclrisé par des paroles qui brûlent comme des étincelles, par des regards qui luisent comme des étoiles, par des sourires qui promettent la béatitude dune larme sur une tombe !… Ce qui faisait dire à l’empereur Nicolas : « Je pourrais « en finir des polonais, si je venais à bout des polo« naises »’).

.Malheureusement, l’idéal de gloire et de patriotisme des polonaises, souvent réveillé par les velléités héroïques qui les entourent, est plus souvent encore déçu par la légèreté de caractère des hommes que l’oppression et l’astuce du conquérant démoralisent et corrompent systématiquement, sauf à écraser quiconque leur résiste. Aussi, les oscillations de cet élément qui comme le vif argent ignore la tranquilité, de ces aspirations

’) Ce mot fut prononce devant une personne de noire connaissance.