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effets que dans le détail et relativement à l’extension du marché, ainsi qu’à la diminution des prix des produits matériels. Alors, je commençai à les envisager du point de vue de la théorie des forces productives et dans leur action collective, comme système national de communications, par suite, sous le rapport de leur influence sur l’existence morale et politique, sur les relations sociales, sur la force productive et sur la puissance des nations. Je compris alors la corrélation qui existe entre l’industrie manufacturière et un système national de communications, je vis qu’ils ne pouvaient attendre un grand développement l’un sans l’autre. Je me trouvai ainsi en état de traiter cette matière, d’une manière plus large, je puis le dire, qu’aucun autre économiste avant moi, et en particulier de mettre en évidence la nécessité et les avantages de systèmes nationaux de chemins de fer, avant qu’aucun autre économiste, en Angleterre, en France ou aux États-Unis, eût songé à les considérer de ce point de vue élevé.

J’aurais à m’accuser moi-même de jactance au sujet de cette déclaration, si je ne m’y voyais pas obligé par les outrages et les mauvais procédés de toute espèce qu’il m’a fallu essuyer pour m’être fait le promoteur d’un système allemand de chemins de fer. On m’a dépeint au public comme un homme qui cherche à acquérir de l’importance, un nom, de l’influence et de l’argent, en exaltant déclamatoirement quelque nouveauté. Un journal littéraire, très-respectable d’ailleurs, du nord de l’Allemagne, après une appréciation passablement superficielle de mon article Canaux et chemins de fer dans le Staatslexicon (dictionnaire politique), a fait de moi une espèce d’enthousiaste, dont l’imagination échauffée grossit tout, et voit une multitude de choses que les yeux des autres hommes ne perçoivent pas. Il y a quatre ou cinq ans, plusieurs articles datés de Leipsick, publiés dans des journaux de Nuremberg et de Francfort, ont été plus insultants encore[1] ; on a poussé l’ignorance et l’insolence au point de

  1. Je ne puis omettre ici qu’à mon arrivée à Leipsick en 1833, mon nom n’avait pas été oublié de ceux dont j’avais eu à combattre, en 1821, les pré-