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Après la conclusion d’un traité sur cette base, l’Autriche aurait, avec les États associés, un intérêt commun à exploiter les provinces turques au profit de leurs manufactures et de leur commerce extérieur.

En attendant l’accession des villes anséatiques et de la Hollande au Zollverein, il serait à désirer que la Prusse, prenant dès aujourd’hui l’initiative, créât un pavillon de commerce allemand, jetât les bases d’une flotte allemande, et s’occupât de la fondation de colonies allemandes dans l’Australie ou dans la Nouvelle-Zélande, ou dans d’autres îles de la cinquième partie du monde.

Les moyens de faire face à ces essais ainsi qu’aux subventions et aux entreprises que nous avons recommandées devraient être puisés aux mêmes sources où l’Angleterre et la France trouvent des ressources pour venir en aide à leur commerce extérieur et à leurs colonisations, et pour entretenir des flottes puissantes, c’est-à-dire dans le produit des droits d’entrée sur les denrées tropicales. Afin qu’il y ait de l’unité, de l’ordre et de l’énergie dans ces œuvres collectives, les États associés devraient en confier la direction à la Prusse, en ce qui touche le Nord et les relations transatlantiques, à la Bavière, quant au Danube et aux rapports avec l’Orient. Un droit additionnel de 10 p. 0/0 sur les objets manufacturés et sur les denrées coloniales à l’importation fournirait déjà chaque année quelques millions. L’accroissement continu de l’exportation de nos produits fabriqués devant avoir pour effet de doubler ou même de tripler avec le temps la consommation des denrées tropicales dans les États associés, les recettes de douane s’élèveraient naturellement dans la même proportion. Les États associés pourraient donc pourvoir convenablement aux dépenses collectives, s’ils décidaient

    pement immense. L’Allemagne a été vivement émue des vastes plans du ministre autrichien de Bruck pour la préparation d’une union douanière austro-allemande, embrassant une population de 70 millions d’âmes, union à laquelle il a été préludé par le traité du 19 février 1853. (H. R.)