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culture, mais encore d’étendre immensément nos relations avec les pays de la zone torride.

Pour la filature du coton et pour celle du lin, comme pour la fabrication de la laine, nous sommes, avec nos chutes d’eau inemployées, avec le bas prix de nos denrées alimentaires et de notre main-d’œuvre, aussi bien partagés que tout autre pays. Il ne nous manque autre chose que des garanties à nos capitalistes contre la perte de leurs fonds, à nos industriels contre la misère. Un droit modéré, qui, dans le cours des cinq prochaines années, s’élèverait à environ 25 pour cent, resterait pendant quelques années à ce taux, et descendrait ensuite à 15 ou 20 pour cent, suffirait pour donner ces garanties. Tout ce que les partisans de la théorie des valeurs peuvent alléguer contre une telle mesure, a été réfuté par nous. On peut faire valoir encore en sa faveur cette considération, que de grandes industries comme celles-là offrent le moyen de fonder sur une vaste échelle la construction des machines et de former une classe d’hommes instruits et exercés dans les arts industriels.

En ce qui touche l’achat des denrées tropicales, l’Allemagne, de même que la France et l’Angleterre, doit adopter pour principe de donner la préférence aux pays de la zone torride qui nous prennent nos articles manufacturés ; en un mot nous devons acheter à ceux qui nous achètent. C’est le cas dans nos relations avec les Indes occidentales et avec les deux Amériques.

Mais il en est autrement de la Hollande qui nous fournit des quantités énormes de ses produits coloniaux, et ne nous prend en échange que de faibles quantités d’articles de nos manufactures.

La Hollande, cependant, trouve en Allemagne le débouché de la plus grande partie de ses denrées coloniales ; car l’Angleterre et la France, étant principalement approvisionnée par leurs colonies et par les pays placés dans leur dépendance, colonies et pays dont leurs manufactures ont l’approvisionne-