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l’affaiblissement des forces productives de l’Allemagne, au lieu de fonder sa grandeur sur la prospérité du pays situé derrière elle, dont elle était solidaire ; parce qu’elle a voulu s’élever en s’isolant de l’Allemagne et non en s’associant à elle, la Hollande ne peut retrouver son ancienne splendeur que par l’Association allemande et en s’unissant à elle par les liens les plus étroits[1]. Cette union seule peut fonder une nation agricole, manufacturière et commerçante de premier ordre.

Le docteur Bowring réunit dans son tableau des importations et des exportations le Zollverein avec les villes anséatiques, la Hollande et la Belgique, et ce rapprochement fait ressortir à quel point tous ces pays dépendent encore des manufactures de la Grande-Bretagne et dans quelle proportion énorme leur puissance productive serait accrue par une association. Il évalue le total des marchandises que ces pays reçoivent d’Angleterre à 19.842.121 liv. st. (496.053.000 fr.), valeur officielle, et à 8.550.347 (213.758.675 fr.), valeur déclarée, et leurs envois en Angleterre seulement à 4.804.491 liv. st. (120.112.275 fr), y compris, bien entendu, des quantités considérables de café de Java, de fromage et de beurre que l’Angleterre tire de la Hollande. Ces chiffres en apprennent autant que des volumes. Nous remercions le docteur pour ce rapprochement de faits ; puisse-t-il annoncer un prochain rapprochement politique !


CHAPITRE III.

la politique continentale


Le but le plus élevé de la politique rationnelle est, ainsi que nous l’avons expliqué dans notre second livre, l’association

  1. Je n’ai pas besoin de dire que la Hollande ne paraît nullement disposée à entrer dans cette voie, et qu’elle ne cesse pas d’attacher le plus grand prix au maintien de sa nationalité propre. (H. R.)