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dans le cours des années qui vont suivre, ces prix tomberont au-dessous de la moyenne autant qu’ils l’ont jusqu’ici dépassée. Depuis l’acte de compromis, le surcroît des capitaux américains s’est porté en grande partie vers l’agriculture et commence actuellement à donner des résultats. Ainsi, tandis que la production des denrées agricoles s’est énormément accrue, la demande a d’autre part énormément diminué ; premièrement, parce que les travaux publics ne sont plus exécutés sur la même échelle qu’auparavant ; en second lieu, parce que la concurrence étrangère arrête le développement de la population des fabriques ; troisièmement enfin, parce que la production du coton en a tellement excédé la consommation, que les planteurs ont été obligés de produire eux-mêmes les denrées alimentaires qu’ils tiraient auparavant des États du Centre et de l’Ouest. Si, en outre, il survient de riches moissons, les États du Centre et de l’Ouest se verront encombrés de denrées, tout comme ils l’étaient avant le tarif de 1828. Les mêmes causes produisant toujours les mêmes effets, les agriculteurs du Centre et de l’Est viendront de nouveau à comprendre que l’accroissement de la population manufacturière du pays peut seul augmenter la demande des produits agricoles, et qu’il ne peut résulter que d’un développement du système protecteur. En même temps que le parti protectionniste gagnera ainsi chaque jour en nombre et en influence, le parti opposé diminuera dans la même proportion, par la raison que les planteurs de coton, dans une situation différente, ne pourront manquer de reconnaître qu’il est dans leur intérêt bien entendu de voir la population manufacturière du pays s’accroître ainsi que la demande des denrées agricoles et des matières brutes.

Les planteurs de coton et les démocrates des États-Unis, comme nous venons de le montrer, ayant travaillé eux-mêmes avec le plus beau zèle en faveur des intérêts commerciaux de l’Angleterre, M. Poulett Thompson n’eut de ce côté aucune occasion de révéler son habileté diplomatique.

En France, les choses se passaient autrement. L’on y per-