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qu’il est possible et qu’il est désirable qu’il en sorte une astronomie[1].

Afin qu’on ne se méprenne pas sur notre pensée, nous terminons par rappeler que notre critique des écrits de J.-B. Say ainsi que de ceux de ses devanciers et de ses successeurs ne porte que sur les rapports nationaux et internationaux, et que nous n’attaquons pas leur mérite en ce qui touche l’élaboration de doctrines subordonnées. Il est clair que les idées et les déductions d’un auteur sur quelques branches de la science peuvent être excellentes, et la base de son système erronée.

  1. Les hommes qui possèdent le plus d’autorité pour parler de l’économie politique n’ont jamais prétendu qu’elle eût atteint son complet développement. Nous nous croyons initiés, a dit l’un des plus savants, et nous ne sommes encore que sur le seuil. Il y a de la modestie dans ce langage de Mac Culloch, mais on ne peut voir qu’une boutade dans cette étrange assertion de List, que la science est encore à créer, qu’elle n’a été jusqu’à présent qu’à l’état d’astrologie. La science existe depuis trois quarts de siècle ; depuis lors, au milieu des contradictions, des erreurs, des égarements de ses disciples, elle n’a cessé de marcher, et elle a répandu autour d’elle, quoi qu’on ait pu dire, une vive et bienfaisante lumière ; d’elle aussi on serait tenté de dire : « Aveugle qui ne la voit pas ! » Elle est beaucoup plus avancée qu’on ne le pense communément ; mais il ne faut pas considérer les ouvrages de Smith et de Say, quel que soit leur immense mérite, comme l’expression de son état actuel ; ni en Angleterre ni sur le continent, elle ne s’est arrêtée après la mort de ces deux hommes. (H. R.)